Voir quelles sont les maladies les plus fréquentes dans la population noire ?

Publié le : 02 décembre 202018 mins de lecture

Des facteurs génétiques et environnementaux sont responsables du risque accru que les personnes noires développent certaines maladies. La population noire représente plus de la moitié des Brésiliens. Selon l’Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE), environ 54 % de la population du pays se déclarent noirs. En plus du racisme auquel ils sont confrontés quotidiennement et malgré certaines réalisations institutionnelles, les Noirs doivent être conscients du risque de développer certains problèmes de santé, principalement en raison de questions génétiques qui augmentent la vulnérabilité à certaines maladies. Découvrez les maladies les plus fréquentes dans la population noire.

La drépanocytose

Drépanocytose. Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, c’est la maladie génétique la plus fréquente en France. Depuis 2009, le 19 juin est la journée mondiale pour la lutte contre la drépanocytose et l’une des priorités de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la zone Afrique. La drépanocytose est une maladie génétique causée par une altération de l’hémoglobine qui affecte les globules rouges du sang. Ces globules rouges déformés perdent leur capacité à circuler dans les petits vaisseaux sanguins, ils peuvent se bloquer et limiter les échanges d’oxygène. Ils provoquent le principal symptôme de cette maladie : la douleur que seule la morphine peut atténuer. Ces globules rouges déformés et fragilisés se détruisent aussi plus rapidement et entrainent fatigue et anémie. Cette maladie affecte surtout les populations originaires d’Africaine subsaharienne, des Antilles, d’Amérique du Nord, du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et d’Inde. Elle touche près de 50 millions de personnes dansle monde et chaque année 300 000 enfants naissent avec cette pathologie. La drépanocytose est une maladie génétique donc héréditaire. Elle est également autosomique, c’est-à-dire sans distinction du sexe. La transmission est dite récessive donc un sujet n’est atteint que s’il hérite du gène malade chez chacun de ses deux parents. En France, le dépistage fait suite à un test néonatal dans 80% à 90% cas. Il peut aussi être proposé en cas d’antécédents ou de manifestation de la maladie dans la famille. Le taux d’incidence de la drépanocytose varie de 2 6 % de la population brésilienne en général. Dans la population noire, elle se situe entre 6 et 10 %. La maladie se caractérise par une modification des globules rouges, qui perdent leur élasticité et leur forme arrondie, se durcissent et prennent l’apparence d’une faucille d’où le nom de cellule faucille. Cette différence rend difficile le passage du sang dans les vaisseaux de petit calibre et, par conséquent, affecte l’oxygénation des tissus. La seule façon de la soigner est la greffe de moelle osseuse, une méthode limitée en raison de la difficulté à trouver des donneurs compatibles. Mais, heureusement, la drépanocytose peut être identifiée à la naissance par un test au pied, ce qui facilite un suivi médical précoce. Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette maladie, mais les personnes atteintes de drépanocytose ont besoin d’un suivi médical constant. En général, les spécialistes recommandent des thérapies pour réduire les crises résultant de la maladie, telles que la chélation du fer chez les patients qui ont trop de minéraux.

Cancer de la prostate

Les raisons ne sont pas encore claires, mais les hommes noirs ont deux à trois fois plus de risques de développer un cancer de la prostate que le reste de la population masculine, et deux fois plus de risques de mourir de la maladie. En outre, ce type de cancer apparaît généralement chez les hommes blancs à partir de 50 ans, alors que les noirs développent généralement la maladie entre cinq et dix ans plus tôt. La Société brésilienne d’urologie recommande aux hommes noirs de consulter un urologue à partir de 45 ans, contrairement à la recommandation générale, à partir de 50 ans. Le médecin et le patient doivent discuter des risques et des avantages liés à la réalisation des tests de dépistage, tels que le test du toucher, l’APS et la biopsie.

Le paludisme

Le paludisme est une affection fébrile aiguë. Chez un sujet non immunisé, les symptômes apparaissent généralement au bout de 10 à 15 jours après la piqûre de moustique infectante. Les premiers symptômes tels que la  fièvre, céphalées et frissons peuvent être modérés et difficiles à attribuer au paludisme. S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme peut évoluer vers une affection sévère souvent mortelle. Les enfants fortement atteints développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants : anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une acidose métabolique ou paludisme cérébral. Chez l’adulte, il est également courant d’observer une insuffisance polyviscérale. Dans les zones d’endémie, les personnes peuvent parfois être partiellement immunisées, et il peut y avoir des infections asymptomatiques. En 2018, près de la moitié de la population mondiale surtout la population noire était exposée au risque de contracter le paludisme. La plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie surviennent en Afrique subsaharienne. Certains groupes de population courent un risque beaucoup plus élevé que d’autres de contracter le paludisme et d’être gravement atteints : les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les personnes vivant avec le VIH/sida, les migrants non immunisés, les populations itinérantes et les voyageurs. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent prendre des mesures particulières pour protéger ces groupes contre le paludisme, en tenant compte de leur situation.

La malaria

La malaria, aussi appelée paludisme, est la transmission du parasite qui se fait par la piqûre d’un moustique, soit l’anophèle femelle. Le parasite attaque les globules rouges du système sanguin. C’est donc pour cela que, de façon exceptionnelle, la maladie peut se transmettre par transfusion sanguine. Elle peut également être transmise de la mère à l’enfant au cours de la grossesse. Après le passage hépatique où les parasites se multiplient, les globules rouges sont envahis à leur tour et ainsi de suite. À cause de cela, ce parasite peut être aussi transmissible par transplantation d’organes ou encore avec le partage d’aiguilles ou de seringues contaminées par le sang. Ce parasite peut détruire des milliers de globules rouges en seulement quelques heures. L’agent infectieux responsable est un parasite du genre Plasmodium. Plusieurs espèces de Plasmodium peuvent infecter l’homme, mais la plus connue est la Plasmodium falciparum qui représente l’espèce la plus fréquente et la plus dangereuse. Dans le cas des pays africains, la malaria touche beaucoup les enfants. À cause de leur petite constitution et de l’immaturité de leur système immunitaire, les enfants courent un risque particulièrement élevé de souffrir de graves symptômes ou même d’en mourir. Les symptômes les plus courants sont : la fièvre, des nausées, des vomissements, de la fatigue, des douleurs aux muscles et, parfois, il y a apparence de jaunisse. Ce dernier symptôme peut paraître surprenant, mais puisque les parasites s’attaquent directement au sang et qu’ils causent une perte énorme de globules rouges, cela donne moins de couleur à la peau et entraîne une jaunisse. Il y a encore plusieurs autres symptômes qui peuvent apparaître, mais ceux mentionnés ci-haut sont de loin les plus fréquents et les plus ressentis sur les gens atteints de cette maladie. Les symptômes apparaissent de huit à vingt jours après la piqûre du moustique. Certains n’en ressentent les conséquences que des années plus tard. Étant donné que ces parasites restent longtemps dans le sang, cela a des conséquences énormes sur le fonctionnement des personnes atteintes. Comme mentionné précédemment, les enfants africains sont les plus touchés par la malaria. Beaucoup d’enfants qui y survivent souffrent d’anémie persistante, de paralysie, ou encore subissent des dommages permanents au cerveau

La peste

La peste est une zoonose bactérienne, due à Yersinia pestis, que l’on trouve habituellement chez les petits mammifères et les puces qui les parasitent. Elle se transmet d’un animal à l’autre par les puces. L’être humain peut être infecté: par les piqûres de puces vecteurs infectées; par contact non protégé avec des liquides corporels infectieux; ou par inhalation de gouttelettes respiratoires/de petites particules venant d’un patient atteint de peste pulmonaire. Cette maladie est très grave chez l’homme, notamment pour les formes septicémique (infection systémique causée par la circulation d’une bactérie dans le sang) et pulmonaire, avec un taux de létalité de 30% à 100% en l’absence de traitement. Sauf si elle est traitée rapidement, la peste pulmonaire est toujours mortelle; elle est particulièrement contagieuse et elle peut déclencher de graves épidémies par transmission d’une personne à l’autre du fait des gouttelettes en suspension dans l’air.Les sujets infectés présentent en général un état fébrile aigu et d’autres symptômes systémiques non spécifiques après une période d’incubation de 1 à 7 jours fièvre d’apparition brutale, frissons, céphalées, douleurs corporelles, état de faiblesse, vomissements et nausées. Selon la voie d’infection, on observe 2 principales formes de peste: bubonique et pulmonaire : La peste bubonique est la forme la plus courante, due à la piqûre d’une puce infectée. Le bacille pénètre dans l’organisme lors de la piqûre, passe dans le système lymphatique et atteint le ganglion le plus proche où il se réplique. Il en résulte une inflammation du ganglion avec tension douloureuse des tissus: c’est ce qu’on appelle le «bubon». Au stade avancé, les ganglions enflammés finissent par s’ulcérer et suppurer. La transmission interhumaine de la peste bubonique est rare. La peste bubonique peut progresser et se propager aux poumons; on parle alors de peste pulmonaire, la forme la plus grave de peste. La peste pulmonaire est la forme la plus virulente et aussi une forme rare de la maladie. La durée d’incubation peut n’être que de 24 heures. En cas de peste pulmonaire, le sujet peut transmettre la maladie à autrui par des gouttelettes respiratoires. Si elle n’est pas diagnostiquée et traitée précocement, cette forme peut être mortelle. Toutefois, les taux de guérison sont élevés si elle est détectée et traitée à temps, en général  dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes. Des épidémies de peste se sont produites en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud mais, depuis les années 1990, on a observé la plupart des cas humains en Afrique. Les 3 principaux pays d’endémie sont Madagascar, la République démocratique du Congo et le Pérou. À Madagascar, des cas de peste bubonique sont notifiés presque chaque année pendant la saison épidémique 

Le choléra

Le choléra est une maladie extrêmement virulente qui peut provoquer une diarrhée aqueuse aiguë sévère. Les symptômes apparaissent entre 12 heures et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminée2. Touchant les enfants comme les adultes, la maladie peut tuer en l’espace de quelques heures si aucun traitement n’est administré. La plupart des sujets infectés par V. cholerae ne manifestent aucun symptôme, bien que le bacille soit présent dans leurs selles pendant 1 à 10 jours après l’infection et soit éliminé dans l’environnement, où il peut potentiellement infecter d’autres personnes. Pour les personnes qui manifestent des symptômes, ceux-ci restent bénins à modérés dans la majorité des cas, tandis que chez une minorité, une diarrhée aqueuse aiguë, s’accompagnant de déshydratation sévère, se développe. En l’absence de traitement, elle peut entraîner la mort. Le choléra peut être endémique ou épidémique. Une zone d’endémie du choléra est une zone où des cas de choléra confirmés ont été détectés pendant trois des cinq dernières années, une transmission locale étant établie ce qui signifie que les cas ne sont pas importés. Par flambée/épidémie de choléra, on entend la survenue d’au moins un cas confirmé de choléra, la transmission locale étant attestée dans une zone où le choléra ne sévit pas habituellement. Dans les pays d’endémie, une flambée peut être saisonnière ou sporadique et le terme de «flambée» s’entend d’un nombre de cas supérieur aux attentes. Dans un pays qui n’est généralement pas touché par la maladie, on entend par flambée la survenue d’au moins un cas confirmé de choléra, la transmission locale étant attestée dans une zone où le choléra ne sévit pas habituellement. La transmission du choléra est étroitement liée à un accès inapproprié à l’eau potable et à des installations d’assainissement. On trouve dans les zones à risque typiques les bidonvilles périurbains, qui ne disposent d’aucune infrastructure de base, ou les camps de réfugiés ou de personnes déplacées, où les besoins minimums en eau potable et en assainissement ne sont pas assurés. Les crises humanitaires, qui ont notamment pour conséquence l’interruption des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement et les déplacements de populations dans des camps mal équipés et surpeuplés, peuvent augmenter le risque de transmission du choléra, si jamais le bacille est présent ou s’il est introduit. Il n’y a jamais eu d’épidémie à partir de cadavres de personnes non infectées.

La trypanosomiase humaine africaine

La trypanosomiase humaine africaine (THA), également connue sous le nom de maladie du sommeil, est une parasitose à transmission vectorielle. Le parasite est un protozoaire appartenant au genre Trypanosoma. Il est transmis à l’homme par la piqûre d’une glossine, ou mouche tsé-tsé, (du genre Glossina) qui s’est elle-même infectée à partir d’êtres humains ou d’animaux porteurs de parasites pathogènes.On trouve uniquement les mouches tsé-tsé en Afrique subsaharienne et seules certaines espèces transmettent la maladie. Pour des raisons encore inconnues, de nombreuses zones où les glossines sont présentes sont indemnes de trypanosomiase. Les populations rurales vivant dans les régions où a lieu la transmission et qui dépendent de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage ou de la chasse sont les plus exposées à la mouche tsé-tsé et par conséquent à la maladie. Celle-ci se propage au sein de zones pouvant aller du simple village à une région tout entière. À l’intérieur d’une zone infectée, l’intensité de la maladie peut varier d’un village à l’autre. La trypanosomiase humaine africaine se présente sous 2 formes, dues à 2 parasites différents: Le Trypanosoma brucei gambiense se retrouve dans 24 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Cette forme représente actuellement plus de 97% des cas notifiés de maladie du sommeil et provoque une infection chronique. Une personne peut être infectée pendant des mois voire des années sans présenter de signes ou de symptômes importants de la maladie. Quand les symptômes surviennent, la maladie est souvent déjà à un stade avancé et le système nerveux central est atteint. Le Trypanosoma brucei rhodesiense se retrouve dans 13 pays d’Afrique orientale et d’Afrique australe. Aujourd’hui, cette forme représente moins de 3% des cas notifiés et provoque une infection aiguë. Les premiers signes et symptômes s’observent au bout de quelques mois ou quelques semaines après l’infection. La maladie évolue rapidement et envahit le système nerveux central. La maladie n’est présente sous ses deux formes qu’en Ouganda. Une autre forme de trypanosomiase touche essentiellement l’Amérique latine. Elle est connue sous le nom de trypanosomiase américaine ou maladie de Chagas. Elle est due à un parasite appartenant à une espèce différente de celle responsable de la forme africaine de la maladie.

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